Marie-Hélène Mottin-Sylla
questions-guides :
1) Quelles sont vos
réactions générales à ce document de problématique?
·
L'analyse initiale de ce qu'est/ce que n'est pas l'économie, est
un bon départ, (changer le regard sur l'économie)
·
Elle pourrait/gagnerait à être développée sur certains points (par
exemple : (1)le lien social comme ressource "gratuite" et
"finie" (= potentiellement épuisable) pillée (épuisable ?) par l'économie
dominante, liée entre autres à l'urbanisation et à la marginalisation du Tiers
Monde). (2) En détaillant davantage la critique de l'économie dominante en
relation avec la problématique détaillée de la perception alternative
("l'autre regard")
2) Quelles sont,
à votre avis, les aspects non mentionnés dans ce bref document qui devraient
être pris en compte ?
4
nécessairement
(a)
procéder à une critique épistémologique des qualificatifs
des différents types d'économie (entre autres) – par exemple la notion
d'économie traditionnelle (prise comme synonyme d'économie actuellement
dominante) pose problème dans les contextes ou économie traditionnelle est
synonyme d'économie "pré-coloniale".
(b)
Procéder à une recherche/analyse transculturelle de ces
questions : la problématique est centrée sur la vision "occidentale"
de l'économie alternative. Elle part du principe que toutes les femmes sont
les mêmes, quels que soient les mondes où elles vivent, alors que ces mondes
entretiennent des rapports inégalitaires. Par exemple, la situation
socio-économique créée par le SIDA (ou la mortalité et morbidité maternelles et
infantiles) en ce qu'elle concerne avant tout les femmes africaines,
apporterait probablement des éclairages complémentaires dans la problématique.
(c)
Cela amènera à critiquer pour les diversifier et les
enrichir certaines notions comme "travail" dans l'économie
alternative (autres formulations à analyser : activités génératrices de
revenus, salariat, emploi…)
(d)
Procéder à une analyse plus fine de la notion de
solidarité/du populaire/du pouvoir et contre-pouvoir(s), notamment en rapport
avec la façon et les limites dont elles sont mises en œuvre dans les groupes de
femmes qui pratiquent l'économie solidaire (les limites de la solidarité, l'intérêt
du groupe face à l'intérêt individuel, la répartition des bénéfices)
4
idéalement
(a)
Procéder à une confrontation de la recherche théorique
(conceptuelle, universitaire) avec la recherche/réflexion par les femmes
actives dans l'économie solidaire, notamment dans des contextes culturels
autres qu'occidentaux.
(b)
Analyser pourquoi l'économie dominante est devenue
dominante, et quelles conditions de base devraient permettre de renverser (ou
offrir des alternatives à) cette dominance
(c)
Discuter si l'alternative à l'économie dominante est une ou
plurielle - Démythifier l'économie alternative : dans quelle mesure l'économie alternative se démarque vraiment de
l'économie dominante (part faite à l'inégalité, s'appuyant sur les inégalités
d'âge et de statut par exemple, non-durabilité de ses processus et de ses
méthodes)
(d)
Discuter des probabilités (et de la pertinence de la notion
de probabilité) de renversement de la tendance dominante par la tendance
alternative ? En dégager les traits fondamentaux de la vision alternative (=
pour en définir les enjeux)
3)
Quels sont les principaux enjeux du travail et des initiatives
socio-économiques des femmes dans le contexte actuel de mondialisation ?
·
Poser les termes de la problématique : concepts d'activité économique/de travail/ d'emploi/ d'activité
génératrice de revenu / de pauvreté ? enjeu de la survie, lié à la pauvreté, à
la question démographique et à la gestion écologique
·
Mettre en visibilité les initiatives socio-économiques des femmes,
et de leur diversité : pouvoir d'expression, de l'altérité/diversité, de leurs
contextes historiques (ex. Amérique latine vs Afrique)
4)
Dans quelle mesure le travail et les initiatives socio-économiques des femmes
constituent un potentiel de contestation et de transformation des logiques
économiques dominantes vers des pratiques plus justes et plus solidaires ? Sur
quels aspects ces nouvelles pratiques nous invitent-elles à changer notre
regard sur les théories et le fonctionnement de l’économie ?
Potentiel de contestation ? ou potentiel de transformation ou
d'alternative ?
Etudier de plus près les liaisons/connexions entre l'économie dominante
et l'économie alternative, en général et dans les contextes particuliers
Etudier aussi les possibles formes d'injustices dans les économies
alternatives (inégalités de genre, inégalités de statut, inégalités de
génération)
5) principaux obstacles politiques, sociaux et culturels à l’initiative
et l’égalité socio-économique des femmes
Est-il utile de développer cela ici, on peut se référer au nombre des
recherches/études/constats menés dans le contexte de Beiijing+5 ?
6)
transformations politiques nécessaires pour lever ces obstacles aux niveaux
international, niveau régional/continental et au niveau national et/ou
infra-national ?
Objectifs
·
Donner statut d'interlocuteur obligé/ respecté aux acteurs de
l'économie solidaire – identifier les alliances possibles
·
Définir mieux les contours de l'économie solidaire dans le cadre
de l'économie d'aujourd'hui et de demain
·
Renforcer la crédibilité de l'analyse de genre en économie, et au
sein des autres alliés potentiels face à l'économie dominante (ex :
autochtones, écologistes, droits de la personne, etc.)
h
Stratégies
·
implications théorique de la face alterne/complémentaire de la
globalisation : l'exclusion, l'imaginaire, l'underground
·
articulation des réseaux alternatifs dans la diversité
·
développer les compétences techniques des actrices de l'économie
solidaire dans les domaines de l'analyse, de la problématique, du plaidoyer, du
lobby