1993
Dans le monde rural africain, où l'analphabétisme est dominant et les moyens d'information rares, l'engouement pour la radio s'explique aisément. Toutefois, les programmes adaptés aux communautés locales font défaut.
Pendant trente ans, la radio a constitué un monopole d'Etat limitant l'expression de la diversité nationale, malgré quelques tentatives de mise en place de radio éducatives rurales. Les contraintes politiques, linguistiques et économiques ont justifié le refus des Etats de toute évolution. Avec les changements démocratiques en cours, une ouverture médiatique est engagée. Des radios commerciales ou associatives apparaissent sur la fréquence FM dont certaines ambitionnent d'être des outils de dialogue et d'appui au développement au sein du monde rural.
Le cas de Radio-Candip, au Zaïre, est plus longuement évoqué. Son objectif est de contribuer au développement économique, social et humain des populations rurales et de les inciter à participer pleinement aux émissions. Emettant sur le nord-est du pays, elle est alimentée par des radios-clubs qui produisent des émissions grâce à l'installation de mini-studios (en général un enregistreur à cassettes)dans les villages ou dans des organismes particuliers, par exemple, un centre de santé. Les mini-studios s'engagent à envoyer régulièrement des cassettes à Radio-Candip sous forme de chansons, d'interviews, de sketchs. Mais chacun doit prendre en charge l'achat des piles de l'enregistreur. Cette formule a été retenue de préférence au traditionnel courrier des auditeurs afin que la population puisse exprimer directement ses émotions dans sa propre langue, ce qu'un texte lu ne peut pas rendre. En outre, elle permet de multiplier les émissions dans les différentes langues pratiquées dans la région.
Cependant, d'une façon plus générale, le bilan des radios rurales fait apparaître plusieurs sources de blocage. Il est difficile à leurs animateurs de se rendre sur le terrain, de renouveler les programmes faute de ressources. Il n'en reste pas moins que les radios rurales sont un merveilleux outil de sensibilisation, d'information et de mobilisation pour favoriser le développement local.
L'intérêt de l'article est de présenter à la fois une rapide perspective historique sur les radios rurales et un cas précis, celui de Radio-Candip, dans son fonctionnement actuel. Il met en valeur les difficultés d'existence des radios rurales indépendamment de la conjoncture politique en soulignant l'importance des autres facteurs qui handicapent leur développement : accès au terrain, équipement en matériel, constitution d'une grille de programmes.
Origine_information: PERIODIQUE | ||||
Notes: Bibliographie | ||||
CIEDEL : Centre International d'Etudes pour le Développement Local | ||||
Réf_documentaires: BERQUE, Pascal, CIEDEL in. HISTOIRES DE DEVELOPPEMENT, 1992/06 (France), N°18 | ||||
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